Le Paris burlesque festival fête la mort

Le Paris burlesque festival fête la mort

Le Paris burlesque festival fête la mort

Le Paris burlesque festival fête la mort

16 octobre 2012

C’est parti pour la quatrième édition du Paris Burlesque Festival. Cette année, la Bellevilloise se grime en ruelle de Tijuana et nous invite à la fête des morts mexicaine, El Dia de la Muerte. Citazine a rencontré Juliette Dragon, icône burlesque de la scène parisienne et créatrice du festival, lors du vernissage de l’exposition qui accompagne l’événement, El Beso de la Muerte.

Jeudi 18 octobre, coup d’envoi du Festival Paris Burlesque. C’est parti pour quatre jours de danse, de show, de glamour et d’effeuillage. Et cette année, le rendez-vous burlesque de Paris rend hommage à la mort. Mort, zombies, revenants, sorcières, monstres, la Bellevilloise se transformera en sombre ruelle mexicaine pour célébrer la fête des morts.

Affiche du Paris Burlesque Festival 2012

Pourquoi marier la mort sauce mexicaine avec l’univers burlesque ? « Le climat actuel est très morose, en plus on mourra tous le 21 décembre. Avec la Fête de la mort, le Mexique rend hommage à la vie, qui est courte, mais belle. Il célèbre la vie d’une manière drôle, joyeuse, ludique. Cette dérision, cette célébration de la vie vont très bien avec le burlesque », s’enthousiasme Juliette Dragon, pionnière du néo-burlesque en France, fondatrice du Cabaret des filles de joie et de l’Ecole des filles de joie.

Juliette Dragon | Photo © Citazine

Glamour comme un zombie

Lors du vernissage de l’exposition El Beso de la Muerte, la généreuse Pomme d’Amour se lance dans un numéro burlesque, maquillage et démarche saccadée de zombie, l’effeuillage est glamour mais morbide. Zombie et sexy, une association qui surprend et séduit, et qui sera le fil rouge du festival.
Du rétro, du rock, du féministe, du trash, du burlesque hérité des cabarets parisiens à la fin du XIXe au néo-burlesque, né aux Etats-Unis un siècle plus tard, toutes les tendances se retrouveront à la Bellevilloise, pour ce Dia de la Muerte. Même le burlesque sera un brin néo. « Je viens du cabaret. J’aime qu’il y ait une mise en scène, une technique, dans la danse ou la comédie. Je préfère les shows drôles, sexys ou poétiques du néo-burlesque plutôt qu’une fille qui s’effeuille avec un joli costume rétro. Cette année, on a des filles qui font du burlesque, mais avec ce thème, on sort du simple strip burlesque. Cet univers donne du contraste au numéro. »
Etats-Unis, Singapour, Australie, Japon, Mexique, Espagne, Pologne… les artistes du monde entier qui participent à cette quatrième édition du Festival Paris Burlesque ont toutes accepté de jouer le jeu.

Pomme D'Amour | Photo © Citazine

Pomme d’Amour s’effeuille alors que résonne un morceau de The Coasters, celui qui accompagne l’inoubliable lap dance de Boulevard de la Mort. C’est sexy et décalé, comme du Tarantino. « Ces séries Z qui ont inspiré Tarantino et Rodriguez, faites de bouts de ficelle, nous ressemblent. Nous non plus n’avons pas de budget, ni de subvention mais chaque année, on attire énormément de monde. » Passé le phénomène Tournée, l’effet de mode qui s’était emparé du Paris branché et la lassitude qui avait suivi, le burlesque est toujours là, bien implanté à Paris et en France, avec un véritable public d’amatrices(eurs).

« C’est mon féminisme »

Si vous pensiez qu’un lieu où les filles s’effeuillent était le repaire d’hommes lubriques et voyeurs, vous vous trompiez. « Notre public est essentiellement féminin, pourtant c’est du Strip Tease ! » Ici, les femmes ont des formes, des hanches, du ventre, des fesses, des petits ou des gros seins. « La femme qu’on nous montre dans les magazines ne vieillit pas, n’a pas de hanches mais des gros seins. Lors des spectacles burlesques, les femmes se projettent dans ses images de femmes et se disent : Elle peut, alors moi aussi ! C’est une vraie libération pour elle. Et c’est mon féminisme. Je veux montrer une image de la femme drôle, réjouissante, jubilatoire. Et qui s’assume. »

Juliette Dragon | Photo © Jean-Philippe Carré

Toute cette semaine, des master classes sont organisées. Comment fabriquer ses nippies ? Comment faire tourner ses nippies ? Comment s’effeuiller en restant drôle et sexy ?… « Etre sexy, ça s’apprend, c’est être soi-même. »

Alors avant la fin du monde, buvons de la Tequila à Tijuana, et fêtons la mort avec les zombies, sorcières et fantômes burlesques du Paris Burlesque Festival.

 


>> Paris Burlesque Festival, du 18 au 21 octobre, à la Bellevilloise, 21, rue Boyer, 75 020 Paris.