Plus d’exécutions, moins de pays ayant recours à la peine capitale. C’est le principal enseignement du rapport d’Amnesty International, publié ce mardi. En 2011, au moins 676 personnes ont été exécutées dans le monde, contre 527 l’année précédente. Une explosion des chiffres qui s’explique largement par les nombreuses peines capitales ayant eu lieu en Arabie saoudite, Irak et Iran. Si l’on ajoute le Yémen à ces trois pays, ils sont responsables de 99 % de l’ensemble des exécutions recensées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Cet état des lieux ne prend toutefois pas en compte les données de la Chine (« des milliers d’exécutions […], plus que dans tous les pays du globe réunis »), classées secret d’État. Amnesty International pense également que le nombre d’exécutions en Iran (360) est bien plus grand, certaines étant « non confirmées, voire secrètes ».
Malgré les 23 personnes exécutées l’an passé, l’Afrique est la région du monde qui a le plus progressé, l’ONG signalant d’importantes avancées. A relativiser toutefois puisque les chiffres de la Libye ne sont pas disponibles.
Si la tendance dans le monde est à l’abolition de la peine de mort, 20 pays (sur 198) la pratiquaient encore en 2011, contre 23 en 2010 et 31 en 2001. Et parmi eux, les Etats-Unis, seul pays du G8 à procéder à des exécutions (43, dont 13 au Texas). La Biélorussie, elle, est le seul Etat européen à pratiquer cette peine capitale (deux exécutions). Amnesty International a également souligné le fait qu’au Japon aucune exécution n’a été recensée en 2011… pour la première fois depuis dix-neuf ans. Décapitation, pendaison, injection létale et fusillade sont les méthodes d’exécution utilisées en 2011.
Selon ce rapport, 18 750 personnes étaient, fin 2011, sous le coup d’une peine capitale dans le monde, dont au moins 8 300 prisonniers dans les couloirs de la mort au Pakistan.