D’abord l’expérimentation des affres kafkaïennes du secteur de la dépendance, méandre administratif où tout se complique et se contredit. Puis, le sentiment d’étrangeté qui la lie à cette mère d’origine anglaise, et qui n’est pas qu’une question de langage. C’est le moment pour Julia Deck de retracer l’histoire maternelle et ses non-dits.
Il y a de l’humour, de la conflictualité et de la tendresse, et les trois sont bien équilibrés. J’avoue ne pas connaître le reste de l’œuvre de Julia Deck, mais son dernier récit est très personnel. Peut-être trop ? L’omnipotence de l’autrice, et dans la forme narrative, et dans ce long monologue où l’on s’égare parfois, lasse un peu. La fin : un renoncement déguisé en sagesse qui laisse sur sa faim…
En somme, une lecture sympathique, mais qui n’apporte pas grand chose au lecteur.
> Ann d’Angleterre de Julia Deck, 256 pages, Éditions Seuil, 2024