Les cinémas indépendants des Champs-Élysées, le Balzac et le Lincoln ferment leurs portes ce soir. Pas définitivement mais l’action est un symbole, en raison de l’emplacement et de la reconnaissance dont bénéficient les deux salles.
« La pression constante exercée par les circuits sur les distributeurs de films et la dérégulation économique organisée par les pouvoirs publics accentuent les phénomènes de concentration jusqu’à menacer notre existence même », déclarent Jean-François Merle, exploitant, et Xavier Blom, programmateur, du Lincoln, avant d’ajouter : « Il y a urgence ! Notre survie est menacée à court terme ! Et avec elle, celle de nombreuses salles indépendantes qui, très vite, connaîtront le même sort ! »
Cette fermeture durera une semaine. Un cri d’alarme qui pointe du doigt les grands réseaux de distribution, qui les privent de films d’art et d’essai « grand public », ne leur laissant que les jeunes créateurs certes novateurs mais désargentés et dont les résultats sont fatalement plus aléatoires. Leur action pourrait s’étendre en province dans les semaines à venir.