La scène semble tout droit sortie de Jurassic Park, elle a eu lieu le mois dernier. En Iakoutie, une vingtaine d’explorateurs, russes et sud-coréens, viennent de découvrir des bouts de tissus de mammouth susceptibles d’être exploités génétiquement. Sur place depuis le début du mois, la mission avait pour objectif de trouver des restes de mammouth exploitables pour le clonage, dans cette région où les découvertes de défenses de mammouth sont fréquentes.
Semen Grigoriev, chef de l’expédition, assure effectivement que ces poils et os de pachyderme « contenant de la moelle et surtout des tissus musculaires » seraient « utilisables pour le clonage ».
« Grâce à une solution spéciale qui teinte l’ADN, nous avons pu observer immédiatement sur place avec le microscope électronique que le noyau de certaines cellules de la moelle était bleu, donc vivant », a expliqué le scientifique russe à l’AFP, des propos rapportés par la version suisse de 20 Minutes.
Si cette découverte (réalisée sur les bords du fleuve Iana), se confirme, les noyaux des cellules – qui contiennent le génome complet du spécimen – seront exploitées pour redonner vie au pachyderme disparu il y a plusieurs milliers d’années, dans le cadre d’un accord entre Sooam, fondation sud-coréenne pour la recherche en biotechnologie, et le musée du mammouth à Yakoutsk.
Pour parvenir à ce résultat, la route est néanmoins longue et semée d’embûches. Restaurer des cellules en isolant des tissus bien conservés, transférer le noyau de ces cellules dans des ovules d’éléphant, produire des embryons placés dans l’utérus d’une éléphante d’Asie… les scientifiques estiment que les chances d’y arriver sont faibles. D’autant plus que le chef sud-coréen de l’expédition est Hwang Woo-Suk, celui qui en 2004 avait affirmé avoir extrait des cellules souches d’embryons humains obtenus par clonage. Une première qui avait finalement été discréditée par de nombreux généticiens.