Neuf millions de nouveaux malades chaque année dans le monde, 1,5 million de personnes décédées par an, dont 70 000 enfants. La tuberculose fait encore aujourd’hui des ravages à travers le monde. Souvent ignorée, mal connue, sous-estimée même, ce fléau est pourtant la deuxième maladie infectieuse la plus mortelle chez l’adulte. Derrière le sida. Elle frappe essentiellement en Afrique (les mines d’or d’Afrique du Sud sont particulièrement touchées), mais aussi en Europe de l’Est, en Russie, en Asie centrale.
La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, célébrée chaque 24 mars et organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est l’occasion de rappeler que cette maladie infectieuse transmissible et non immunisante est loin d’avoir disparue.
Même si le taux de mortalité par tuberculose a chuté de 40 % en 20 ans, la situation est encore préoccupante. La maladie – uniquement contagieuse lorsque les poumons sont atteints – trouve un terreau fertile dans les pays pauvres (notamment chez les enfants), mais pas seulement. Un habitat dégradé et insalubre, des populations précarisées peuvent aussi favoriser la propagation de la tuberculose.
« La tuberculose est une maladie négligée parce qu’elle touche des populations pauvres, souvent non solvables, souligne le Dr Francis Varaine, spécialiste de cette maladie pour Médecins sans frontières (MSF). Rien ou presque n’a changé dans la façon de prendre en charge les patients depuis plus d’un demi-siècle ». Plus grave encore, « certains médicaments que nous utilisons datent des années 1940 et provoquent des effets tels que le quart des patients préfèrent arrêter leur traitement parce qu’ils ne le supportent pas », poursuit-il.
En France, pays à faible incidence de tuberculose, la maladie recule. Mais 5 187 cas de tuberculose ont tout de même été déclarés en 2010 (-1,7 % par rapport à 2009). L’Île-de-France et la Guyane sont les plus touchées.