Conçue et réalisée par Grupo Atrox, spécialisé dans les expositions sur la nature, l’exposition Poison a été adaptée et enrichie par Universcience, en collaboration avec le Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Avec ses panneaux explicatifs trilingues (français, anglais et espagnol), elle offre un panel exhaustif de tous les venins et autres toxines se trouvant dans la nature. Constitué de films documentaires, maquettes et surtout d’animaux en chair et en os, le parcours a de quoi procurer quelques frissons. Une exposition anxiogène ? Allons, pas tant que ça. Même le visiteur le plus paranoïaque sait qu’il a peu de chance de croiser ces — vilaines ou fascinantes, selon le point de vue — bestioles dans nos grandes villes, et même dans nos campagnes pour la plupart. Raison de plus pour profiter d’une observation — parfois fébrile — à l’abri derrière une vitre protectrice.
Le poison discret
On le sait, il faut se méfier de Britney Spears. Mais les secrets de grand-mère ont tendance à se perdre d’une génération à l’autre et avec eux un savoir parfois très précieux sur les plantes ou champignons à éviter. Entassée dans des villes de plus en plus grandes, la population a depuis un moment perdu le contact avec la nature et ses dangers potentiels. L’exposition débute avec ce poison qui se cache dans des pierres, fleurs ou champignons vénéneux a priori inoffensifs. Une menace qui se change parfois en bienfait : la médecine sait utiliser certains de ces poisons pour en faire des antidotes et des médicaments. On découvre d’ailleurs de drôles de remèdes utilisés par nos aïeux. Un petit coup de froid ? Prenez donc un peu de Fimol Busto, un sirop radioactif au radium. Pour vos bronches, une petite cigarette Asthmador à base de de stramoine — surnommée l’herbe aux fous ou herbe du diable — et belladone — aussi connue sous le nom de cerise du diable ou cerise empoisonnée — devrait vous faire le plus grand bien. Sans compter les remèdes qui font appel à la morphine — classique —, au cannabis — on y revient — ou même à la cocaïne qui était présente dans les toniques et certaines boissons gazeuses. Mention spéciale au vin Mariani qui contenait une bonne quantité de cocaïne et a reçu une médaille de la part du pape Léon XIII. On savait s’amuser à l’époque ! Avant de passer aux menaces plus évidentes, l’exposition nous met en garde : certains oiseaux trop mignons, les pitohuis, ont une peau et un plumage hautement toxique ! Heureusement, ils vivent tous en Nouvelle-Guinée.
Crache ton venin
Après quelques amphibiens comme le kokoï de Colombie, la rainette ou encore le dendrobate bleu dont les couleurs vives sont parfois signe de danger, l’exposition passe aux « choses sérieuses » avec les animaux naturellement associés dans l’imaginaire collectif au terme de poison : serpents, scorpions et autres araignées velues vous attendent. Bon courage aux phobiques ! Dans des pièces séparées du reste de l’exposition — prévoir un peu d’attente devant chaque salle le week-end en cas d’affluence —, 25 terrariums et paludariums (union d’un aquarium et d’un vivarium humide) présentent des espèces vivantes de reptiles, d’amphibiens et d’arthropodes venimeux et vénéneux. De quoi faire relativiser ceux qui se plaignent d’avoir des araignées chez eux, la rencontre avec une Veuve noire et quatre mygales dont la charmante mygale « Greenbottle blue » alias chromatopelma cyaneopubescens pour les intimes, et les latinistes. Dans la famille des serpents, le crotale diamantin de l’ouest, le cobra du cap, la vipère du gabon, la vipère cornue ou encore le mocassin à tête cuivrée vous attendent. Disposant d’un espace bien plus grand que ses congénères, le mamba noir est certainement le serpent le plus fascinant de l’exposition par sa capacité à s’étendre de tout son corps pour explorer son environnement et sa curiosité envers les spectateurs. Pour terminer le parcours, une salle d’exposés accueille ceux qui souhaitent en savoir toujours plus. Entre chaque exposé, des films passent en boucle sur un écran géant. Le contenu de l’exposé et les horaires sont en ligne sur le site du Palais de la découverte.
Du danger invisible au venin tant redouté, l’exposition Poison offre un éventail complet de ces toxines qui nous entourent et celles — plus éloignées mais souvent redoutables — qui font frémir l’imagination. Une sortie en famille étonnante pour s’instruire et, pourquoi pas, affronter ses phobies. L’exposition Illusions vous attend juste à côté pour ceux qui souhaitent également perturber leurs sens.
Infos pratiques :
Exposition Poison
Du 10 octobre 2018 au 11 août 2019
au Palais de la découverte – Accès Avenue Franklin Delano Roosevelt 75008 Paris
Horaires :
Ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 18h
Le dimanche et jours fériés de 10h à 19h
Fermé le lundi
Sans supplément au billet d’entrée.
Plein tarif : 9 €
Tarif réduit : 7 € pour les – 25 ans, 65 ans et plus, étudiants, familles nombreuses, carte de l’éducation nationale, sur présentation de justificatifs.