Marcelle Lapompe et les prix du sexe

Marcelle Lapompe et les prix du sexe

Marcelle Lapompe et les prix du sexe

Marcelle Lapompe et les prix du sexe

24 janvier 2014

Connaissez-vous ce drôle de catalogue des prix d’amour de Marcelle Lapompe ? Cette photographie recensant les tarifs des services d'une prostitutée circule sur le web depuis plusieurs années. Parce que c’est vendredi et que le langage de cette demoiselle Lapompe est absolument délicieux, on vous décortique cette merveille d'érotisme qu'il est impossible de manquer.

Parce que c’est vendredi (et que c’est permis), nous avons eu envie de vous présenter un drôle de document qui circule sur le web depuis plusieurs années : le Catalogue des prix d’amour de Marcelle Lapompe. Une photo d’une feuille de papier abîmé qui détaille, dans un langage délicieux, les tarifs des services d’une prostituée au début du XXe siècle.

Vous pouvez y découvrir le prix d’une « une branlette ordinaire » : 33 centimes. Quelque chose de simple, sans fioriture, auquel il vous faudra ajouter 75 centimes pour la version améliorée avec « chatouille des couilles ». Si vous poussez la sophistication avec « le petit doigt dans le trou du cul », c’est 50 centimes. Pour le majeur, c’est 12 centimes de plus.

Le catalogue des prix d'amour de mademoiselle Marcelle Lapompe

Marcelle Lapompe n’existe pas

Ces tarifs sont extraits du catalogue « tarifs 1915, annulant tous les précédents ». Un menu coquin, parfois franchement cochon, qui semble être l’oeuvre d’une prostituée officiant au début du XXe siècle au 69, rue du Chat noir. Sauf que, le document serait en fait l’œuvre de l’écrivaine Renée Dunan. Il s’agirait donc d’un « fake« , tellement bien ficelé qu’il en trompe encore plus d’un. 

Petit bijou de langue française, cette grille de tarifs d’actes sexuels use de délicieuses métaphores, tantôt animalières, tantôt végétales et d’expressions beaucoup plus descriptives. Ainsi apprenons-nous que « faire minette » le soir, soit faire un cunnilingus, coûte plus cher avec une bougie allumée. L’éclairage n’était pas bon marché à l’époque et Marcelle Lapompe se veut économe et pragmatique.

La demoiselle propose également « le glougoutage du poireau avec pression de la main » pour 3,50 sous. « Ne se retirant pas, tout dans la bouche » et ce sera 4 sous. Et de préciser, pour ceux qui décideraient de discuter le prix de ce glougoutage, « que ce suçage n’est pas cher, car beaucoup de femmes n’ont pas le coeur assez ferme pour supporter l’arrivée du sperme et se retirent au moment psychologique, ce qui gâte tout le plaisir. Avec moi rien à craindre, je ne quitte le BAR bitras que lorsqu’il ne verse plus de pleurs ». « BAR bitras », une expression bien mystérieuse dont on cherche encore la signification. Amis lecteurs…

Face à ce menu, on est surpris de découvrir que le 69 se nomme déjà 69. Et que le « voyage en terre jaune » se fera uniquement avec la bonne, à 4,90, ou avec le garçon, un peu plus cher, à 4,95. Grâce à Marcelle Lapompe, on aura appris l’expression « faire feuille de rose », petit bijou de langue qui signifie lécher l’anus. On vous laisse par ailleurs vous informer, sans chichi, sur le « branlage à la mouche », une pratique étonnante qui implique une véritable mouche, grosse de préférence. On n’en dit pas plus…

Les tarifs les plus élevés oscillent entre cinq et six sous, »le baisage en levrette dans le lit tout à fait » étant le service le plus cher de mademoiselle Marcelle Lapompe.

Renée Dunan, féministe anarchiste à la sexualité libre

Rares sont les informations concernant Renée Dunan. On a déniché une biographie sur le site du CIRA, centre international de recherches sur l’anarchisme et sur abebooks.fr, un site de vente de livres d’occasion pour les amateurs de littérature. Renée Dunan aurait vécu en 1892 et 1936. Amatrice de pseudonymes, elle en use dans l’ensemble de ses écrits, articles ou romans, une cinquantaine selon les sources. On la présente comme une féministe, anarchiste, pacifiste et dadaïste, rien que ça.

« A une époque où les femmes n’avaient pas encore obtenu le droit de vote, elle voulait vivre totalement son existence de femme en assumant librement sa sexualité. Elle fut l’une des toutes premières femmes qui osa publier des romans érotiques. »  Plusieurs sont d’ailleurs disponibles aux éditions La Musardine. Une de ses nouvelles est disponible en ligne ici. Des ebooks de plusieurs œuvres érotiques sont également disponibles aux éditions Dominique Leroy.