C’est l’âme d’une aïeule incarnée en une jolie mésange, qui joue le rôle de narrateur omniscient, et permet de poser les jalons de l’histoire. Une ficelle narrative un peu trop tirée par endroits ; mais à d’autres, un peu de magie, un supplément d’âme. Elle s’appelle Marie, elle est l’arrière-grand-mère de François-Xavier qui, avec son compagnon, attendent une autre Marie. Marie va naître très bientôt par-delà l’océan, aux États-Unis, du ventre d’une mère porteuse. On est en 2020, et les frontières ferment. Il va falloir faire avec le confinement.
L’histoire intime : l’enfance, l’homosexualité et le coming-out croise la grande histoire, celle de l’avancée des droits et du combat pour l’égalité. On survole, de manière un peu trop didactique parfois, un long chemin de conquête, du droit de vote des femmes au mariage pour tous. Et se pose, évidemment, la question de l’accès à la parentalité pour un couple d’hommes.
Ils choisiront une GPA éthique ; une GPA peut-elle être vraiment éthique ? C’est une autre question, et pas l’objet de l’ouvrage qui, par contre, pose sans fard les questions qui dérangent : et si la mère porteuse s’attache ? Comment gérer sa souffrance lors de l’accouchement ? Donneuse et mère porteuse seront les deux bonnes fées de Marie. Elles auront une place de choix dans son parcours de vie.
En résumé ? Un parcours du combattant, joliment écrit, émouvant. Un dessin tendre, qui brosse une histoire pleine d’amour, de celles qui font du bien.