Il court, il court Michel Cloup. D’une session à l’autre, dans un plan promo parfaitement huilé pour donner un peu à chacun, mais jamais la même chose. Il court et nous l’attendons sur les hauteurs de Belleville dans une rue un peu délabrée où un type joue au frisbee avec son pittbull à quelques dizaines de mètres de nous. Pas hyper rassurés, on se sert contre la porte cochère. Michel arrive, les bras chargés.
Au fond d’une petite cour paisible, on pénètre dans une petite maison vide qui sent la peinture fraîche. Il tâtonne, Michel, pour trouver l’interrupteur. Enfin la lumière jaillit. L’acoustique est bonne. On cherche nos marques. Ce sera à l’étage, dans un angle de la pièce, sous une ampoule nue. L’ex-Diabologum nous livre une version dépouillée de Notre silence, chanson fleuve de son album solo sorti récemment sur son propre label. Comme toujours chez lui, il y a cette tension rentrée, cette présence féline et cette âpreté qui nous hypnotisent. Chant du soir, chant de crypte.