Il ne sera pas exécuté. Mumia Abu Jamal passera le reste de ses jours en prison, mais il ne sera pas exécuté. C’est une victoire juridique indéniable pour les militants opposés à la peine de mort, aux États-Unis en particulier, mais aussi dans le monde.
Condamné pour le meurtre du policier blanc Daniel Faulkner le 9 décembre 1981, le membre des Black Panthers a toujours clamé son innocence, en utilisant toutes les manières qui s’offraient à lui, notamment la rédaction d’un livre qui en a fait une véritable icône. Il y dénonce à la fois les défauts de la justice américaine, le racisme latent et l’absurdité de la peine de mort.
Le procureur Seth Williams a exprimé son mécontentement face à une décision qui a été pour lui « très difficile à prendre. Sa condamnation était appropriée. C’était la peine la plus juste pour l’accusé » car il ne fait pour lui « aucun doute » que l’accusé est coupable du meurtre dont on l’accuse.
La rupture entre culpabilité ou innocence de Mumia Abu Jamal d’un côté, et sa condamnation à mort de l’autre est une véritable révolution aux États-Unis et dans le monde : le doute sur la culpabilité et les accusations de racisme ont toujours été l’argumentaire numéro 1 dans les affaires de condamnation à mort.
Maintenant que cet argument vient d’être pris en compte, on peut affirmer : coupable ou non, la peine de mort n’est pas défendable.