Ne l’appelez plus « Sir »

Ne l’appelez plus « Sir »

Ne l’appelez plus « Sir »

Ne l’appelez plus « Sir »

1 février 2012

Fred Goodwin, ancien directeur de la Royal Bank of Scotland, vient de se voir retirer son titre de "chevalier" pour ses lourdes responsabilités pendant la crise financière de 2008.

Il avait eu les honneurs, en 2004, sous l’ère du gouvernement travailliste de Tony Blair. Aujourd’hui, il est pointé du doigt, moqué, haï sous le mandat du Premier ministre conservateur David Cameron. Fred Goodwin, l’ancien patron de la Royal Bank of Scotland (RBS), vient d’être déchu de son titre de noblesse. Il n’est donc plus « chevalier » et ne se fera plus appeler « Sir Fred ». Un comble pour celui qui était considéré comme le héros de la finance, désigné « Global businessman of the year » par le magazine Forbes en 2002, et même honoré pour ses « services rendus au système financier »…

Puis vint la crise financière de 2008 et la chute de la Royal Bank of Scotland. Pour la sauver de la faillite, le gouvernement avait cassé sa tirelire et injecté 45,5 milliards de livres (environ 55 milliards d’euros). Discrédité, débarqué de son poste en novembre 2008, Fred Goodwin était dans le viseur du gouvernement depuis quelques semaines (l’Etat détient encore 83 % du capital de la RBS).

Ce mardi, la « commission de déchéance » a donc tranché : chevalier, Mister Goodwin ne le sera plus. Le gouvernement a commenté cette décision en rappelant que la faillite de RBS « [avait] joué un rôle majeur dans la crise financière de 2008-2009 qui, avec d’autres facteurs, a entraîné la pire récession au Royaume-Uni depuis la Seconde Guerre mondiale ».
Voilà donc Fred Goodwin, déshonoré, rangé aux côtés du dictateur Robert Mugabe, président du Zimbabwe, et de l’agent double Anthony Blunt, eux aussi déchus de leur titre. La chute est rude.