Au Pakistan, les forfaits de nuit connaissent de mauvais jours. L’autorité pakistanaise des télécommunications (PTA) vient officiellement de demander aux opérateurs téléphoniques nationaux de mettre un terme aux opérations promotionnelles sur les appels passés au cœur de la nuit et au petit matin, lorsque les soirées s’achèvent.
« Nous avons recommandé à l’autorité des télécoms ou bien de limiter la période de temps (le soir, NDLR) pendant laquelle les appels sont moins onéreux, ou bien de les bannir », a déclaré à l’AFP Kalsoom Perveen, directrice du comité sénatorial à l’origine de cette recommandation. Elle a précisé que ces forfaits « ne servent pas la jeunesse ».
Pour un certain nombre d’observateurs, cette nouvelle décision traduit la méfiance des autorités pakistanaises vis-à-vis des outils de communication modernes, régulièrement accusés de porter atteinte aux valeurs islamiques dans un pays plutôt conservateur. En septembre dernier, la PTA a déjà bloqué l’accès à Youtube en pleine polémique autour du film anti-islam « L’innocence des musulmans ». L’an passé, si l’on en croit le Telegraph, il a même été question de publier une liste de 1.000 mots ou expressions à bannir des textos. Un projet rapidement abandonné quand on a découvert dans celle-ci des mots comme « tampon » ou « Jésus Christ ».
Pour ce qui concerne les appels nocturnes, les entreprises locales de télécoms ont contesté la décision auprès de la cour supérieure d’Islamabad. L’affaire est désormais entre les mains de la justice. « Envoyer des textos et avoir des discussions coquines au téléphone est tout à coup devenu beaucoup plus cher au Pakistan », a déploré le comédien Sami Shah sur Twitter.