“Entrez, c’est déjà payé” pourrait être l’écriteau à l’entrée de ce café américain, où un cercle vertueux de générosité s’est installé depuis presque trois ans. Bilan : café et repas peuvent être payés par vos prédécesseurs sur les lieux. C’est le « Pay It Forward », traduisez “paye au suivant”, où encore “pense à ton voisin”.
Une forme de solidarité remise au goût du jour avec le film (dont le nom est, on vous le donne en mille) « Pay It Forward » (Mimi Leder, 2001), lui-même adapté du roman de Catherine Ryan Hyde.
Que s’y passe-t-il ? Le jeune Trévor doit imaginer, pour un devoir scolaire, une idée pour rendre le monde meilleur. Un devoir qu’il prend à coeur et propose ainsi de rendre service à trois personnes, qui a leur tour devront rendre service à trois personnes, et ainsi de suite.
Une philosophie reprise et qui, aujourd’hui, prend un nouveau sens en ces périodes de crise économique. Et s’immisce dans le quotidien.
Exemple concret, dans ce petit café de Bluffont, en Caroline du Sud.
L’engrenage commence début 2009, quand une cliente règle sa facture… et laisse un extra de 100 $. Avec une consigne, glissée aux employés : que ce surplus serve à régler les consommations des prochains clients, jusqu’à son épuisement.
La cliente reviendra plusieurs fois, laissant régulièrement un “léger” surplus. Petit à petit, le principe s’installe dans le café de cette ville de 12.000 habitants. Et de plus en plus de clients finissent par laisser de la monnaie pour payer boissons et repas de leurs futurs voisins de table.
Du repas entièrement payé à quelques centimes de réduction sur son café, tout dépend de la générosité, et de la solidarité, des autres clients, dont chacun fait partie.
Sur Good.is, qui rassemble des “idéalistes pragmatiques”, Cord Jefferson explique que si un café ne coûte que 2$ au Corner Perk, l’économie réalisée peut être un bol d’air frais pour les familles en difficulté.
Et le mouvement se développe, y compris sur internet, avec un site web et une journée du Pay It Forward, programmée pour 25 avril 2013 2013.
Une initiative simple qui apporte un peu de la solidarité au coin de la rue.