Bientôt la pénurie de cuisses de grenouilles ? Le petit bactracien apprécié pour ses cuisses, en premier lieu par les Français qui ont hérité du surnom de “froggy” (grenouille, en anglais) dans le monde anglo-saxon, est menacé d’extinction dans son pays d’origine. Sur le banc des accusés : l’appétit des 65 millions de Français qui consomment quelques 80 millions de grenouilles par an.
Et saviez-vous d’où viennent les cuisses, que vous les dégustiez persillées ou aillées, parfois les deux ? De France ? Perdu. D’Asie du Sud-Est et plus précisemment d’Indonésie. Le pays est en effet le est le premier exportateur au monde de grenouilles. Il fournit 80% de ce qui est importé en Europe.
Certains fournisseurs ne cachent d’ailleurs pas au grand public l’origine de leurs cuisses, comme Picard, célèbre magasin de surgelés.
Autre facteur aggravant pour la survie du bactracien : l’appétit des Indonésiens, friands, eux-aussi, de ces cuisses.
« Nous craignons qu’au fil des années, la population de grenouilles ne s’effondre », avertit Sandra Altherr de l’organisation allemande Pro Wildlife, rapporte Le Nouvel Observateur.
Comment l’Indonésie s’est-elle retrouvée au rang de 1er exportateur mondial de grenouilles ? En 1980, alors que l’Hexagone interdit la chasse commerciale, pour parer au risque d’extinction, l’Inde et le Bangladesh prennent le relais… avant d’interdire, eux aussi, la chasse à la grenouille. L’Indonésie, s’engouffre dans la brêche ; la chasse avait déjà lieu dans l’archipel où l’animal est apprécié par une importante minorité indonésienne d’origine chinoise.
Déjà en 2009, un article de la revue Conservation Biology tirait la sonnette d’alarme et établissait un lien entre consommation de cuisses de grenouilles et menace sur la population des batraciens.
Et si, pour sauver les grenouilles, les occidentaux se mettaient manger des insectes, déjà largement consommés en Asie du Sud-Est ?