Agé de 25 ans et diplômé de Yale, Ellis Ludwig-Leone fait partie de cette nouvelle générations d’artistes américains – pour la plupart installés dans les quartiers branchés de Brooklyn – qui ont étudié la composition, l’harmonie et l’art de l’orchestration dans les meilleures écoles et qui se partagent entre compositions “sérieuses” (généralement des commandes institutionnelles) et projets plus pop et accessibles, mais toujours ambitieux. Entre des musiques pour ballets ou pour un ensemble de chambre contemporain, Ellis a ainsi écrit le premier album de San Fermin, sorti l’année dernière. Un disque concept, ou “song cycle”, sorte de dialogue entre un garçon et une fille au seuil de l’âge adulte, assez particulier dans sa réalisation puisque son auteur se contente d’y jouer du piano et des claviers. Un casting d’une vingtaine de musiciens a été chargé de concrétiser les visions musicales du jeune homme – qui ne sont pas sans rappeler celles de Sufjan Stevens -, tandis qu’un chanteur, Allen Tate, et deux chanteuses (Jess Wolfe et Holly Laessig du groupe Lucius, absentes de la version scénique du groupe) interprètent – remarquablement – ses textes. Le résultat, entre mélodies lumineuses et passages plus expérimentaux, est tout simplement somptueux. Alors qu’un deuxième album est déjà bien avancé (le public des récents concerts de San Fermin a eu la primeur de quelques morceaux laissant augurer le meilleur), nous avons posé quelques questions au charmant Ellis Ludwig-Leone, qui y a répondu avec enthousiasme et modestie.