« Trance », un réveil difficile…

« Trance », un réveil difficile…

« Trance », un réveil difficile…

« Trance », un réveil difficile…

Au cinéma le

Hasard des sorties : ce mercredi, deux thrillers évoquant l'hypnose sortent sur les écrans. L'Hypnotiseur, adaptation d'un polar suédois, devra affronter la concurrence de Trance, le nouveau long métrage de Danny Boyle, dont il est question dans cette chronique.

Simon, un commissaire-priseur, est complice du vol d'un tableau de Goya pendant une vente aux enchères. Il reçoit un violent coup à la tête dans le feu de l'action. En sortant de l'hôpital, il ne se souvient plus exactement ce qui s'est passé, ni où peut se trouver l'oeuvre. Il se retrouve alors chez une spécialiste de l'hypnose pour tenter de trouver la clé de sa mémoire.

Thriller, farce, récit d'apprentissage, histoire vraie, science-ficiton, horreur… De Petits meurtres entre amis à 127 Heures en passant par Trainspotting, Slumdog Millionaire ou 28 jours plus tard, la filmographie de Danny Boyle fait preuve d'un certain éclectisme, mais les excentricités visuelles (couleurs saturées, tendance aux débordements kitschs…) trahissent immédiatement la patte du réalisateur.

Rosario Dawson. © Pathé Distribution

Trance, thriller à tiroirs qui se plaît à perdre le spectateur et à le secouer d'un retournement de situation à l'autre, ne déroge pas à la règle : décors arty éclairés aux néons colorés, cadrages insolites, jeux de miroirs, bande originale parfois improbable… ne laissent aucun doute, on est bien chez Boyle. Sur le moment, ce shaker d'images et de sons se laisse regarder sans ennui et le jeu de piste mental qui nous est proposé a de quoi intriguer et accrocher notre attention. Le puzzle se recompose en multipliant les fausses pistes, les différents niveaux de "réalité" se superposent et s'amalgament en une trame mystérieuse qui exige une concentration sans faille du spectateur, et l'on ne boude pas notre plaisir.

Une oeuvre bancale

A posteriori, on aurait tendance à faire davantage la fine bouche : les incohérences abondent, certaines scènes opératiques ne font pas, par définition, dans la légèreté, et la logique de l'ensemble s'effondre si l'on cherche à l'observer de trop près.

James McAvoye. © Pathé Distribution

"Trance" n'est pas un film désagréable. Son absence de manichéisme – les personnages ne sont jamais simplement "gentils" ou "méchants" – est à saluer, mais il est dommage que le film laisse ce sentiment d'oeuvre bancale, jamais vraiment aboutie. Comme si Danny Boyle était plus intéressé par le dénouement de son intrigue que par la manière d'y arriver. Comme s'il avait hypnotisé le public avec un tourbillon de bruit et de couleurs avant de le réveiller brutalement, lui laissant l'impression de s'être joué de lui.

> Trance de Danny Boyle, 2013, Grande-Bretagne (1h35)

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