Fini, les bandes blanches des passages piétons ? Le motif classique pourrait être troqué, en ville et dans certains quartiers, par un très poétique nuage de pixels, comme le souligne Rue89. La ville de Paris teste, jusqu’à la fin du mois de décembre, plusieurs motifs pour permettre aux automobilistes d’identifier d’un coup d’oeil les “zones de rencontres”, introduites dans le code de la route en 2008.
Les zones de rencontre ? Ce sont ces quartiers où les piétons ont le pouvoir, et obligent cyclistes et automobilistes un tantinet aventureux à rouler au pas, puisqu’ils sont libres de marcher où bon leur semble.
Le problème de ces zones, c’est qu’elles sont peu visibles. Du coup, au lieu de rouler à 20 km/h, la vitesse maximale autorisée, nombre d’automobilistes continuent à respecter la limitation à 50 km/h. Ce qui, vous en conviendrez, est un peu élevé pour un espace de libre circulation des piétons.
Et c’est là que les pixels entrent en scène. Pour matérialiser les dites zones, la mairie de Paris teste différents graphismes au sol. Des panneaux de signalisation ont bien été conçus, mais les conducteurs ne les voient pas : “On a fait plein de tests et on s’est rendu compte que les automobilistes ne voient pas plus de 10% des panneaux. Ils voient beaucoup mieux ce qui se trouve au sol”, explique à Rue89 Alain Boulanger, en charge du partage de l’espace public à la ville de Paris. En compétition donc, des ronds blancs, des bandes blanches comportant une inscription au milieu, des petits rectangles et ce qui pourrait s’apparenter à une portée musicale. Tous sont actuellement testés dans divers endroits de Paris.
Pour l’anecdote, soulignée par le site, l’idée des pixels viendrait d’une “urbaniste stagiaire” de la mairie de Paris, Maureen Gouverneur. Ils ont ensuite été dessinés par l’architecte Blanche Rivière.
La mairie de Paris observe le comportement des automobilistes. Et consulte, sur internet, les Parisiens. A la fin de l’année, elle remettra ses conclusions au ministère de l’Intérieur. Et si d’aventure la délégation à la sécurité et à la circulation routière était séduite, les pixels pourraient bien apparaître un peu partout en France.